Le nymphée est une grotte abritant une source ou une fontaine dès l'Antiquité, consacrée aux nymphes, d'où son nom (NB: nymphée est de genre masculin). Dès les époques grecque et romaine, ces grottes naturelles sont complétées d'ensembles architecturaux élaborés et monumentaux, pour agrémenter des résidences privées, ou devenir éventuellement (à l'époque romaine), des fontaines publiques. Les nymphes étant protectrices des eaux, le répertoire architectural et décoratif décline la thématique de l'eau et les mosaïques sont omniprésentes. Même s'ils ne sont parvenus jusqu'à nous que partiellement, on connaît (entre autre) les exemples début de notre ère à Tivoli, à Rome avec l'« auditorium de Mécène » sur le Viminal, ou encore l'une des pièces de la Maison d'Or de Néron.
La Renaissance remet à la mode le nymphée pour les deux siècles suivants
La Renaissance, qui correspond à un regain d'intérêt général pour l'Antiquité, voit les nymphées se multiplier dans les villas de Toscane puis les résidences aristocratiques de toute l'Europe, selon une formule entièrement artificielle, comme l'illustre la réalisation de Bartolomeo Ammannati au milieu du XVIe s. pour la la villa destinée au pape Jules II, aujourd'hui connue comme Villa Giulia.
Outre des formes architecturales très travaillées et fantaisistes typiques de cette époque tardive de la Renaissance (dite maniériste), on y trouve bassins, jets d'eau, figures en gaines, et décor de coquillages, pierres et concrétions artificielles diverses imitant la nature, ainsi que des compositions de mosaïques.
Ce type de réalisation se multiplie au XVIIe et XVIIe siècle dans toutes les résidences aristocratiques d'Europe et connaîtra un tel succès qu'il donne naissance au XVIIe siècle au terme de rocaille, qui désigne justement un assemblage très travaillé constitué de coquillages et de pierres inégales (et de couleurs variées) scellé avec du mortier. Ce terme correspond aussi à un style, le rocaille, correspondant au baroque français (de la Régence jusque v. 1750-60).
De toutes ces nymphées qui ont fleuri à partir de la Renaissance, rares sont les exemples parvenus complets jusqu'à nous.