Tableaux réalistes jusqu’au trompe-l’œil, les vanités les plus célèbres sont ostensiblement accompagnées d’un crâne, invitant le spectateur à une méditation sur la mort. Mais plus largement, les vanités évoquent la caducité des choses et la fugacité de la vie terrestre, à travers des sujets très divers et des compositions virtuoses, qui en font aussi des chefs-d’œuvre de l’art décoratif. Même si les maîtres du genre ont été les Hollandais du 17e siècle, les vanités correspondent à un phénomène de mode européen, dont tout l’intérêt est de trouver ce qu’elles nous disent de leur époque.

Entre le milieu du 14e et la fin du 15e siècles, le sens artistique et le faste sans pareils des ducs de Bourgogne contribuent à leur renommée et au rayonnement politique de leur État. Mécènes prodigues, ils multiplient les commandes (peintures, sculptures, tapisseries, manuscrits), veillant à s’attacher les services des meilleurs artistes : c’est au service du duc Philippe le Bon que van Eyck révolutionne la peinture; c’est pour la nécropole des ducs à Champmol près de Dijon, que Claus Sluter libère la sculpture de ses contraintes médiévales. Deux rencontres pour explorer cet incomparable foisonnement des arts.