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Pleurants du tombeau de Philippe le Hardi, duc de Bourgogne: une présence et une puissance expressive inédites

Photo du rédacteur: Armelle WolffArmelle Wolff

Pleurants du tombeau de Philippe le Hardi, duc de Bourgogne

Entre 1406 et 1410

Claus Sluter et Claus de Werve Albâtre Haut.: env. 41 cm Musée des beaux-arts de Dijon, Côte-d'Or, France


Le tombeau de Philippe le Hardi (1342-1404), duc de Bourgogne, est conçu à partir de 1381 par un sculpteur originaire du Nord de la France ou de la Meuse, Jean de Marville. Il dirige l’atelier de sculpture de la chartreuse de Champmol (région de Dijon), dont les ducs de Bourgogne veulent faire leur nécropole.

Jean de Marville réalise le plan d'ensemble et les arcades gothiques destinées à recevoir les quarante-et-un pleurants*. Le relai est pris à sa mort en 1389, par Claus Sluter (v. 1355-1406) originaire des Pays-Bas (alors bourguignons), qui exécute plusieurs des pleurants, mais meurt à son tour avant de pouvoir achever le projet. C’est finalement Claus de Werve (v. 1380-1439), neveu et élève de Sluter, qui réalise la majeure partie des figures et achève le projet en 1410.


Les pleurants dans leur attitudes de deuil très individualisées, semblent circuler un cloître gothique
Les pleurants dans leur attitudes de deuil très individualisées, semblent circuler un cloître gothique

Les *pleurants sont des figures de lamentation accompagnant un monument funéraire. Elles semblent apparaître au 13e siècle, placées le long du coffre soutenant le gisant ou sous la plateforme supportant le corps du défunt, disposition qui correspond peut-être à une volonté de perpétuer le souvenir des véritables funérailles.

Pour le tombeau du duc Philippe le Hardi, Claus Sluter révolutionne le genre en imprimant son style naturaliste et expressif à chacune de ces figurines d’albâtre d’une quarantaine de centimètres. Par leur présence et une puissance expressive inédites, par leurs attitudes contrastées soulignées par des drapés lourds et épais, ces pleurants influenceront la sculpture funéraire française jusqu’à la Renaissance.


Pour comparaison ci-dessous, pleurants du tombeau monumental de Philippe Pot, grand sénéchal de Bourgogne, mort en 1493, musée du Louvre, Paris – Haut. des pleurants : env. 1,40 m.



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